GROUPEMENT DES ASSOCIATIONS D'AMIS DE MUSEES DE BRETAGNE


Les Amis du CIP Coriosolis
La cité antique de Corseul


La Colonne de Jupiter dans le jardin des Antiques
Parce qu’il s’agit d’un passé lointain, l’on oublie parfois cette extraordinaire période où cette terre d’Armorique alors gauloise sur laquelle nous vivons aujourd’hui fit partie intégrante du grand empire romain qui, après sa conquête par les légions de César, l’a durant près d’un demi-millénaire administrée, organisée et y a importé sa civilisation.
C’est ainsi que sur le territoire de Corseul, petite bourgade costarmoricaine d’aujourd’hui, fut construite ex nihilo, durant la période augustéenne, la plus grande ville d’Armorique et l’une des plus grandes métropoles des colonies romaines, capitale administrative, religieuse et militaire de la puissante tribu gauloise des Coriosolites, qui étendait alors son territoire jusqu’aux iles anglo-normandes et tout au long du littoral de la côte d’émeraude.

Le quartier commercial romain

Le Temple de Mars
Construite sur le modèle des villes romaines, comme le fut Trêves la « Roma Secunda », et nommée « Fanum Martis », elle était riche notamment d’un sanctuaire religieux consacré à Mars Dieu de la guerre, d’un forum, de thermes publiques, d’un théâtre, de palais et d’un quartier réservé à l’artisanat et au commerce, et il lui était rattaché un port fluvial, Taden, construit sur la Rance, épine dorsale du territoire des Coriosolites.
A la fin du 3ème siècle, la nécessité de s’opposer aux invasions venant de la mer conduisit au transfert progressif de la capitale coriosolite à Alet, promontoire maritime sur lequel plus tard sera construit Saint Malo.
La fin de l’empire romain entraina le déclin irrémédiable de la grande cité antique, dont nombre de monuments dépouillés de leurs pierres serviront de matériaux à la construction d’édifices de la région


Crédit photos: Alice B. Photographie

L'annuaire Dinannais - 1836
On lira la copie d’un document précieux, propriété de l’Association, l’Annuaire Dinannais de 1836, rapportant le récit d’un voyageur traversant Corseul au 14ème siècle et décrivant l’état de pillage et de désolation après tant de siècles de l’ancienne capitale des Coriosolites :
« Des temples, des théâtres, des palais sont encore debout et presqu’entiers. Mais les habitants des villes voisines en enlèvent tous les jours les matériaux pour faire servir à de nouvelles constructions. Presque tous les châteaux forts et monastères d’alentour sont bâtis avec ces débris. Les pourceaux, allant à la glandée au travers des rues désertes de cette ville délabrée, font surgir fréquemment du sol qu’ils remuent des médailles, des fers de lance, des bracelets et des anneaux » (document consultable plus bas)
La Société Archéologique de Corseul et son Musée

Le Temple de Mars

Les premiers signes d’une volonté de revisiter le passé glorieux de la cité antique apparurent au 18ème siècle avec les recherches de Jean-Siméon Garangeau, disciple de Vauban et Ingénieur du Roi, affecté aux constructions militaires de Bretagne, puis celles de Dom Lobineau, moine bénédictin breton, par ailleurs auteur d’une Histoire de Paris qui baptisera une de ses rues à son nom.
Au 19ème siècle Prosper Mérimée, Inspecteur Général des Monuments Historiques, procéda au classement du Temple de Mars. Si ces recherches suscitèrent un début d’intérêt et quelques visites de personnalités illustres tels que Laurence d’Arabie, il devenait indispensable de poursuivre et amplifier ces premiers mouvements de reconnaissance de l’intérêt majeur de ce patrimoine antique.
C’est ainsi qu’il y a soixante quatre ans un groupe de bénévoles éclairés entreprit l’audacieux projet d’aller beaucoup plus loin et de faire renaître l’antique capitale de la cité des Coriosolites bâtie il y a plus de deux mille ans par les conquérants romains. L’ambition était grande de vouloir l’arracher à l’abandon et à l’oubli où l’avaient jetée tant de siècles écoulés depuis la chute de l’empire.
Lorsque la Société Archéologique de Corseul et ses fondateurs se sont ainsi lancés dans cette grande aventure il y avait beaucoup à faire. Mais on peut affirmer aujourd’hui que grâce à la foi de quelques-uns beaucoup a été fait. Les fouilles ont été répétées et les mises au jour de sites antiques remarquables, tels la villa Mulon et le quartier commercial gallo-romain, ont justement récompensé tant d’efforts.
Durant plusieurs décennies la Société a multiplié les activités au service de la promotion de ce patrimoine exceptionnel, diligentant les fouilles et y participant activement, assurant les visites des sites par les différents publics, organisant et animant les conférences culturelles.
Mais elle a su dans le même temps créer et faire vivre son propre Musée, lieu de conservation et d’exposition au public de ses collections de mobiliers archéologiques et documentaires. Parmi les objets nombreux qu’elle y a rassemblés dans des vitrines spécialisées et qui témoignent de la richesse patrimoniale de son musée on peut citer des poteries et céramiques de style, vases à incinération, bracelets à bossettes, moulages bronze ou verre, dés à jouer ,fusaïoles, protomés, tuiles , statères argent ou billon, bifaces, huitres fossiles.
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Bronze d'un Lare-Auguste

Monnaie coriosolite classe II
Crédit photos: Alice B. Photographie et les Amis du CIP Coriosolis
L’association Les Amis du CIP Coriosolis et le nouveau Musée
Le Centre d'Interprétation du Patrimoine Coriosolis

Tant de bons et loyaux services méritaient bien qu’un jour un effort public vienne relayer cet inlassable et long dévouement de quelques-uns au service de tous.
C’est ainsi qu’est né en 2014 un nouvel espace muséal géré cette fois par la Communauté de Communes locale, le Centre d’Interprétation du Patrimoine Coriosolis, destiné tout particulièrement à la présentation au public des objets archéologiques et documentaires de la Société Archéologique de Corseul exposés jusqu’alors dans son propre musée.

Centre d’Interprétation du Patrimoine Coriosolis
Rue César Mulon
22130 - CORSEUL
Tél : 02.96.83.35.10
Email: contact.coriosolis@dinan-agglomeration.fr
Site: http://www.dinan-agglomeration.fr
La collectivité publique, a alors été également chargée de la visite des sites jusqu’alors effectuée par la Société Archéologique.
Lors de l’inauguration de Coriosolis, l’hommage public rendu à la Société par le Président de la Communauté de Communes lui succédant en dit long sur son rôle et ses mérites historiques : « Nous avons ici le seul espace de ce genre en Bretagne. Ce centre d’interprétation du patrimoine n’aurait certainement pas vu le jour si la société archéologique, depuis 57 ans, n’avait eu de cesse de faire valoir la richesse des pièces archéologiques » et « Il y a eu une belle complémentarité entre la communauté de communes et la société archéologique » ( Ouest France, jeudi 16 octobre 2014)


Base de chandelier tripode
Crédit photo: CIP Coriosolis
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Promoté de clé (chien couché)
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Fibule "poisson"
Crédit photos: les Amis du CIP Coriosolis
Les Amis du CIP Coriosolis
Le moment était alors venu de faire évoluer, par modification de ses statuts, la Société Archéologique de Corseul en Association d’Amis du nouveau musée tout en la maintenant attachée à sa mission culturelle de toujours, approfondir et faire connaître l’histoire antique de ce territoire.
Mais cette histoire, c’est celle non seulement de Corseul et Alet, ses capitales successives, mais aussi du vaste territoire coriosolite où s’établiront ultérieurement ses belles villes d’aujourd’hui, Saint Malo, Dinard et Dinan, de sorte que c’est le plus souvent en collaboration avec les associations d’histoire et du patrimoine de ces dernières que l’Association des Amis de Coriosolis accomplit cette mission.

Les Amis du CIP Coriosolis
Siège social: Mairie de Corseul
22130 - Corseul-la-Romaine
Contact: Henri Bodin, président
Tél.02.56.38.64.16
Email: amiscorseul@gmail.com

Le congrès du soixantenaire de l’Association, tenu le 7 avril 2018 à Dinard, évènement évoqué dans le bulletin de la FFASM (consultable plus bas), a fourni une illustration de cette solidarité entre les associations patrimoniales locales significatives. C’est aussi le cas du travail collaboratif de promotion du patrimoine du Parc Naturel Régional Vallée de la Rance Côte d’Emeraude en cours de création, dans le cadre duquel la participation de l’Association des Amis du CIP Coriosolis consiste en la mise en valeur de la période gallo-romaine de ce Parc qui épouse les contours du territoire antique des Coriosolites.
Henri Bodin (Président des Amis du CIP Coriosalis) et Jean-Luc Blaise (président de La Société d’Histoire et d’Archéologie de l’Arrondissement de Saint Malo)

Patrick Galliou (Professeur Emérite des Universités) et Françoise Robin (VP des Amis du CIP Coriosalis)

Jean-Claude Mahé (maire de Dinard) et Henri Bodin (Président des Amis du CIP Coriosolis)

Françoise Robin (VP des Amis du CIP Coriosalis) et Catherine Bizien-Jaglin (Directrice du Centre Régional d’Archéologie d’Alet)

Assistance au Congrès du 60tenaire
L’Association y a ainsi défini à l’usage des visiteurs et touristes un « parcours du patrimoine » antique traversant tout le territoire coriosolite, depuis le musée de Corseul jusqu’à la citadelle d’Alet et dont le cheminement sera proposé aux touristes dans le guide du patrimoine du Parc.
Si bien entendu le soutien au Musée demeure la mission de base d’une association d’amis, elle doit aussi s’efforcer de favoriser au plan local le rapprochement et la solidarité d’action des associations dont l’objectif déclaré est la mise en valeur de l’histoire ou du patrimoine du territoire.
L'Association Les Amis du Centre d'Interprétation du Patrimoine Coriosolis compte actuellement une centaine de membres et est présidée par Henri Bodin. L'association est affiliée à la Fédération Française des Sociétés d'Amis de Musées (FFSAM) et au Groupement des Associations d'Amis de Musées de Bretagne (GAAMB).
Pour plus d'informations, vous pouvez directement joindre l'association :
E-mail : amiscorseul@gmail.com Tél. 02.56.38.64.16